Le comité de crédit qui, dans les banques étudie les projets de LBO, détermine leur engagement au vu de toute une série de critères.
Il s’intéresse tout d'abord à la formation et à l’expérience professionnelle du porteur de projet : le dirigeant ou l’équipe dirigeante, s’il a des associés.
Il cherche à mesurer l’engagement du repreneur dans son projet à travers son apport personnel, et à déterminer la future structure actionnariale de l’entreprise. Comment sera composé le tour de table qui, outre le repreneur, peut inclure des associés, des fonds d'investissement, des Family Offices, des Business Angels… ? Parmi ces investisseurs, qui seront les actionnaires majoritaires ? En résumé, la table de capitalisation.
Le comité de crédit s’attache ensuite à l’examen d’un point essentiel du projet : sa rentabilité attendue. Elle déterminera en grande partie le montant qu’un établissement bancaire est prêt à mettre en jeu. Cette rentabilité est auscultée sous divers prismes : son secteur d’activité et son « core business » (services, industries, nouvelles technologies, marché de niche...). Sont également scrutés la valorisation de l’entreprise, ses cotations (Banque de France, Coface...), l'immobilier de l'entreprise en termes de valorisation et de localisation, l'outil industriel, le savoir-faire, les brevets… Les banques peuvent aussi réaliser une étude sectorielle pour comparer l’entreprise cible à ses concurrents. A noter que celles-ci obéissent à des stratégies de financement ou « guidelines » pouvant exclure certains secteurs d’activité, jugés trop risqués (en fonction de l’économie à l’instant T), comme le retail, ou trop contraires aux objectifs ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance), comme les énergies fossiles.
De son côté, le Business Plan est étudié sous les aspects de Profit and Lost ou P&L. Le P&L est un outil important qui permet d’améliorer la situation financière de l’entreprise. En plus de l’étude du P&L, un examen critique est réalisé sur les leviers potentiels de croissance, comme le développement à l’export.
Le comité de crédit regarde également les critères financiers et bancaires, tels que la capacité d’autofinancement, l’Ebitda ou encore le Cash Burn. Également appelé « érosion des capitaux » en français, ce dernier correspond aux liquidités dépensées tous les mois par une entreprise en incluant la masse salariale.
Les banques examinent attentivement plusieurs ratios ou « covenants LBO » : le ratio de structure correspondant à des éléments du haut de bilan ; le ratio financier ou Covenants LBO, qui sont en général de deux types : dettes financières nettes /EBITDA et le flux de trésorerie disponible. Et enfin, le ratio de rentabilité dont les données proviennent du compte de résultat.
Les garanties de financement, comme les cautions Bpifrance ou les nantissements de parts, sont également de nature à rassurer les banquiers et contribuent à l’acceptation du dossier.
A noter que depuis quelques années, les banques s’intéressent de plus en plus aux critères ESG, piliers de l’investissement responsable et durable, mais également à mettre à l’actif des entreprises en matière d’appels d’offres.
Les porteurs de projet qui connaissent ces critères et préparent leur dossier dans ce sens mettent toutes les chances de leur côté pour décrocher les financements nécessaires à la réussite de leur aventure entrepreneuriale.