L’OBO (owner buy out) se définit comme une opération financière qui vise à acquérir sa propre entreprise au moyen d’un emprunt. En pratique, le chef d’entreprise crée une holding dans ce but précis. C’est cette société qui souscrit un crédit. Ce dernier sera remboursé avec les dividendes perçus des activités rachetées. Ici, cette opération se place à la croisée des expertises d’un cabinet de conseils en fusion-acquisition : d’un côté, l’ingénierie financière pour les modalités de financement, de l’autre la mise en relation avec des investisseurs ou nouveaux cadres qui pérennisent le future le cadre de l’entreprise. La vente à soi-même sert à sécuriser une partie du patrimoine de dirigeant qui est transférée dans son patrimoine personnel. Ainsi, le chef d’entreprise conserve son entreprise, tout en percevant déjà le fruit de son travail sans en attendre la cession à un tiers.
Le financement de l’OBO
Comme l’OBO lui permet de se protéger de tout aléas concernant la vie de son entreprise à l’avenir, si la vente à soi-même s’effectue vraiment qu’à soi-même, cela peut être une difficulté majeure pour le financement de l’opération. Le banquier peut notamment montrer des réticences à accorder un emprunt. Pour y faire face, il convient de profiter de l’opération pour associer des actionnaires minoritaires : des cadres de l’entreprise et des investisseurs en fonds propres. Certes, le dirigeant ne contrôle plus la totalité du capital, mais il en conserve une grande partie et il a toujours les mains libres dans sa gestion et ses prises de décision. De même, cela permet de financer une partie du prix en quasi fonds propres donc ne pas financer la vente uniquement par l’emprunt.
Le poids de l’emprunt s’avère déterminant. C’est l’autre point démonstratif de votre volonté d’inscrire l’OBO dans un développement à moyen et long terme de l’entreprise. En effet, Une vente à soi-même n’est viable que si l’entreprise reste rentable et pérenne au moins pendant les sept prochaines années, la durée maximale du remboursement de la dette senior. Comme l'objectif n'est pas d'asphyxier la société, la somme empruntée doit être en cohérence avec la capacité pour l’entreprise de rembourser la dette senior et sa capacité à disposer d’une trésorerie suffisante pour financer son développement.
Les autres avantages de l’OBO
Ces vigilances ne doivent pas cacher d’autres aspects intéressants de l’opération. D’un côté, la vente à soi-même peut être utilisée pour racheter les parts d’actionnaires historiques qui n’ont pas, ou plus, de rôle opérationnel. Elle permet à ces derniers de récupérer leur mise et au dirigeant de poursuivre son projet entrepreneurial. D’un autre côté, quelle que soit la situation initiale, en acceptant l’arrivée de co-investisseurs minoritaires, l’OBO permet de poser des pierres pour l’avenir : en fidélisant ou en récompensant des cadres, par l’arrivée d’investisseurs financiers qui apporteront, en plus du cash, leurs compétences et leurs carnets d’adresse. L’objectif n’est pas de mettre en place un relais de transmission, mais cette solution financière permet, si le projet s’avère pertinent le moment venu, de transférer les parts majoritaires à un ou plusieurs actionnaires minoritaires.