L’achat d’une entreprise au moyen d’une LBO (leverage buy-out) séduit parce qu’il permet de réaliser une opération avec un effet levier. Mais cette caractéristique mise en pole position dans les atouts pour convaincre d’utiliser ce montage financier, caricature un peu la réalité. Il ne s’agit que de l’une des conséquences de l’opération lorsque l’entreprise achetée est bien gérée. Car cette technique financière facilite à plus d’un titre la transmission d’entreprise, en particulier dans le cas d’une reprise par des salariés, ou un repreneur, qui ne disposent pas de tous les moyens financiers nécessaires alors qu’ils disposent de toutes les compétences pour reprendre la direction avec réussite.

Les différentes formes de LBO

Une LBO repose sur la création d’une holding qui va pour tout ou partie s’endetter afin de financer l’achat des parts de l’entreprise en phase de cession. Plusieurs configurations sont possibles. On parle de LMBO (Leverage management buy-out) lorsque les actionnaires de la holding sont issus du management de l’entreprise qui est cédée. Quand, il s’agit un mix entre le management de l’entreprise à reprendre et des investisseurs, il s’agit d’une BIMBO (buy-in management buy-out). Si l’actionnaire de la holding est le propriétaire de l’entreprise mise en vente, on utilise le terme d’OBO ou vente à soi-même. Et lorsque les actionnaires de la holding sont composés uniquement d’investisseurs, le terme employé est LBI pour leverage buy-in.

Quelle que soit le forme de LBO, la holding va rembourser le prêt nécessaire à l’acquisition. Les mensualités vont être financées par les bénéfices réalisés par l’entreprise rachetée, d’où l’usage de l’expression “effet levier” : par exemple, avec un apport de 20 unités et un prêt à 80 unités, le repreneur dispose d’une entreprise qui vaut 100 euros, et en cas de revente, la holding perçoit la totalité du montant de la cession.

Les avantages additionnels d’une LBO

Pour que l’opération soit réussie, il convient que le montant à rembourser ne compromette pas les besoins de financement pour développer les activités. De même, il faut que la progression du chiffre d’affaires entraîne bel et bien une progression des bénéfices ou en tout cas qu’ils atteignent un niveau suffisant pour payer la banque et disposer d’une capacité d’autofinancement. Ce sont des éléments qui sont pris en compte par les banques pour accorder un prêt de ce type. Elles s’intéressent en particulier la résilience des profits en cas de baisse d’activité.

La mise en place d’une LBO permet de bénéficier d’un cadre comptable et fiscal intéressant. D’abord, l’impôt sur les sociétés peut être payé une fois au moyen du régime dit “mère-fille” qui évite aux deux entités de payer séparément cet impôt. Ce qui permet d’éviter de payer deux fois sur les dividendes remontés sur la holding. Un montage soumis à conditions. Ensuite, la holding peut obtenir sous condition un crédit d’impôt et déduire les intérêts d’emprunt. Enfin, il y a une exonération aux droits d'enregistrement ou de mutation.