2020, année chaotique pour les transactions d’entreprise

La crise sanitaire de 2020 que personne n’avait vue venir a brutalement modifié les plans de bon nombre de cédants, repreneurs et investisseurs. Les entreprises et leurs dirigeants ont été soudainement confrontées à une multitude de situations inédites : arrêt de l’activité, mise en place du télétravail, instauration de nouvelles règles sanitaires, recours à des dispositifs d’aides de l’État plus ou moins complexes... Dans cet environnement très mouvant, les transactions d’entreprise ont marqué le pas. Après une année 2019 particulièrement dynamique, le long confinement du printemps 2020 et l’arrêt quasi-total de l’activité économique qu’il a provoquée a provoqué le gel et l’annulation de nombreux projets. La baisse des transactions, amorcée au premier trimestre, s’est ainsi accélérée à partir du mois d’avril. La baisse des opérations de M&A sur des PME a chuté de 45 % entre les premiers mois de l’année 2020 et ceux de 2019Logiquement, les secteurs d’activité les plus exposés à la crise du Covid-19 ont été les plus affectés. En revanche, au second semestre, le marché a manifesté des signes de reprise, porté notamment par la hausse des candidats à la reprise, émanant pour beaucoup de cadres en quête de reconversion. Et la tendance pourrait se pérenniser en cette année 2021.

Rentabilité et endettement, deux indicateurs clés

Au terme d’un an de crise sanitaire, la situation financière des entreprises françaises est délicate. Entre les échéances de remboursement, les baisses d’activité et le financement du redémarrage de leur cycle d’exploitation, parfois rapide, les chefs d’entreprise doivent résoudre des équations complexes. Pour ceux qui envisagent la cession, tout dépend de l’impact que la crise a eu sur la rentabilité et le niveau d’endettement de leur société. Pour les entreprises ayant préservé leur rentabilité, il n’y a pas de raison que leur valorisation soit affectée par la crise. Pour les entreprises ayant subi une érosion de leur rentabilité, la situation varie en fonction de leur capacité à la retrouver rapidement, ainsi que de leur niveau d’endettement. Beaucoup de sociétés dont la trésorerie a été mise à mal par la crise sanitaire ont eu recours à un prêt garanti par l'État (PGE). Depuis fin mars 2020, près de 137 milliards d’euros ont été distribués par ce biais à plus de 675 000 entreprises. Les derniers indicateurs concernant les intentions de remboursement de ces prêts montrent que de très nombreuses entreprises ont conservé la trésorerie issue de leurs emprunts, y compris le PGE, et s'assurent ainsi une sécurité pour rebondir. Dans ce cas de figure où le PGE n’est pas utilisé, il n’a pas d’impact sur l’endettement net de l’entreprise. S’il est ainsi possible de neutraliser la baisse de rentabilité transitoire d’une société faiblement endettées, il est, en revanche, compliqué de céder une entreprise structurellement peu rentable et endettée. 

Avec la motivation du cédant

Un autre élément primordial reste toutefois à prendre en compte. Les cabinets d’affaires, comme Symphonie Finance, le savent : la majorité des cessions d’entreprise ne trouvent pas leur origine dans le départ à la retraite du dirigeant, mais dans sa volonté de réaliser le fruit d’années de travail. Être dirigeant, c’est se confronter quotidiennement à la résolution de problèmes, d’autant plus compliqués en cette période. Le vrai ressort de la vente d’une société réside donc dans la capacité du chef d’entreprise à rester mobilisé par son activité, à investir du temps et de l’énergie dans son métier. Si tel n’est pas le cas, alors la vente est la meilleure option.